Les proches :
C’est le plus facile ou le plus difficile à gérer, selon l’acceptation de nos pieds nus par nos parents, nos amis, nos collègues, notre conjoint. Ce sont des personnes que nous côtoyons régulièrement, que nous estimons, et que nous ne voulons pas décevoir. Le plus souvent, nos proches nous acceptent tels que nous sommes, et tout se passe bien; mais il arrive aussi qu’ils soient plus ou moins gênés de nous voir déambuler pieds nus.
C’est alors à chacun de s’adapter au mieux, pour que le barefooting ne soit pas un motif de discorde voire de conflit. La solution la plus simple est souvent d'accepter de rester chaussé en compagnie des personnes proches qui apprécient peu de nous voir marcher pieds nus. Le compromis pour être mieux accepté n'est pas une honte.
Un cas particulier, le barefooteur et ses enfants :
Les jeunes enfants aiment copier leurs parents, et il faut donc faire tout particulièrement attention avec eux, car ils n’ont pas le recul nécessaire, ni les bons réflexes en cas de problème (raillerie, blessure, etc). Sans leur interdire complètement de marcher pieds nus comme nous, il est prudent de mettre quelques « barrières » pour les plus jeunes (comme de ne pas barefooter sans adultes pour les accompagner).
A l'adolescence, la tendance s'inverse, ils passent souvent de l'imitation à l'opposition, et auront parfois tendance à rejeter notre pratique du barefooting. C'est sans doute le moment de faire preuve de « pédagogie » ... ou d'attendre que ça passe !
Les inconnus :
Contrairement à celui des proches, on pourrait penser que le jugement des inconnus sur notre pratique du barefooting importe peu, dans la mesure où ce sont des personnes qui nous laissent indifférents, qu'on ne fait rien d’illégal, et que si ça les dérange, ils peuvent toujours tourner la tête !
Pourtant, pour la plupart de ceux qui n’osent pas franchir le pas, c’est un frein énorme. Eh oui, même vis-à-vis des inconnus, nous ne voulons pas paraître ridicules, marginalisés, discrédités, mal jugés...
Mais rassurez-vous, on se fait beaucoup d'idées fausses sur le regard des autres ! Comme vous l’avez lu dans les autres articles, la plupart du temps (quand nous marchons) nos pieds nus passent inaperçus. Les gens regardent devant eux, ou regardent notre visage, mais ils ne fixent que très rarement nos pieds. Lorsque nous sommes arrêtés, c’est un peu différent, mais – là encore – même si les gens le remarquent, les réactions sont très rares, et les critiques ou remarques moqueuses, désobligeantes, encore plus rares.
Les lieux publics :
La plupart des lieux publics nous laissent entrer pieds nus sans problème, et il n’y a aucune raison de se rechausser pour les fréquenter. Toutefois, il est parfois préférable de le faire par respect de certains usages, ou par respect des personnes que cela pourrait heurter dans certaines circonstances.
Mais il existe aussi des établissements qui affichent clairement l’interdiction (certains musées, les casinos, certaines grandes surfaces). Enfin, dans certains commerces, c’est le libre arbitre des vigiles, du personnel, ou du responsable, qui fera obstacle à votre entrée, et c’est franchement frustrant de se faire interpeller ou refouler, plus ou moins aimablement, d’un établissement. C'est à chacun, en fonction de sa personnalité, qu'il appartient de choisir sa réponse : se rechausser, boycotter l'établissement, argumenter pour tenter de faire valoir son bon droit.
Ce que dit la loi :
Tout refus d'accès à la vente d'un service ou d'un bien est clairement interdit par la loi (article L122-1 du Code de la Consommation). De plus, en l'absence d'un règlement l'interdisant pour un motif recevable (conditions de sécurité, par exemple) le refus d'accès à un lieu public constitue une discrimination recevable devant les tribunaux (au titre des articles 225-1 et 225-2 du Code pénal).
Si vous êtes procédurier, vous pouvez toujours menacer de porter plainte, voire aller vraiment en justice, mais ça n’est pas forcément la meilleure solution : le conflit n'est pas la meilleure option pour contribuer à une meilleure compréhension et acceptation de notre pratique ! Lorsqu'un règlement stipule explicitement l’interdiction, le plus sage est d'entrer chaussé (il y a tellement d’autres occasions et d’autres endroits pour barefooter), ou de porter des « barefoot-sandales ».
Quelques conseils :
Dans les grands magasins avec vigiles, si vous vous arrangez pour entrer au milieu d‘autres clients, vous avez de grandes chances de passer inaperçu. Pour les plus timides, un pantalon large ou une jupe longue vous permettra d’être plus rassurés, et de mieux aborder les premières sorties en public.
Plus il y a de monde, et moins on fera attention à vous, donc choisir des lieux très fréquentés facilitera les choses (en contrepartie, il faut anticiper davantage pour éviter de se faire marcher sur les pieds). Etre accompagné(e) au début est aussi une bonne idée, pour prendre plus rapidement confiance en soi.
Conclusion :
Le barefooting en milieu urbain n'est pas un obstacle à la vie en harmonie avec les autres; il démontre que nous ne sommes pas exclus de la société, mais simplement que si nous aimons marcher pieds nus à la maison, il n’y a aucune raison de remettre des chaussures pour sortir juste parce que « ça ne se fait pas de sortir pieds nus dehors » !
Chacun a ses limites (température extérieure, propreté du sol, acceptation du regard et des éventuelles réactions des autres...) dont certaines pourront certainement être repoussées au fil du temps et de l'expérience.