Barefooting & santé

Le barefooting, un bienfait ou un danger pour le corps ?

Si vous avez déjà un peu cherché à vous documenter sur le barefooting, vous avez certainement lu des choses contradictoires, certaines argumentées sérieusement, d'autres un peu plus farfelues... Je vais tenter ici de résumer en termes simples ce qu'on peut objectivement affirmer sur le plan médical.

D'un point de vue physiologique, on ne voit pas pourquoi ce serait un "danger" : nos pieds et l'ensemble de notre corps ne sont pas naturellement conçus pour la marche chaussée, même si on peut légitimement se poser la question d'un (éventuel) début d'évolution consécutif au port systématique de la chaussure pendant des siècles et des siècles.

Bienfait ou pas ? Nous ne marchons pas, nous ne courons pas de la même façon, nous n'avons pas la même démarche, quand nous le faisons chaussés et quand nous le faisons pieds nus. Chaussés, nous "attaquons" le sol plutôt avec le talon; pieds nus, c'est plutôt avec l'avant du pied. Et l'avant du pied est beaucoup plus élastique que l'arrière, il va donc amortir une partie du choc que représente le contact avec le sol; a contrario, le talon (beaucoup plus rigide) ne va faire que le répercuter sur d'autres articulations. Donc, en marchant ou courant pieds nus, nous sollicitons la cheville, le genou, et même la colonne vertébrale, d'une façon un peu moins violente. Cet effet est très sensible dans le cas de la course, mais il l'est aussi (a minima) pour la marche. Au fil du temps, cette "économie" contribue à ralentir l'usure de certaines parties de notre corps, elle est donc certainement bénéfique.

Mais la prudence s'impose quand on débute. Notre corps est une machine douée d'une remarquable faculté d'adaptation à nos habitudes, bonnes ou mauvaises ! Après 20 ou 30 ans de marche chaussée, il s'est subtilement adapté à cette habitude. Revenir aux pieds nus peut donc être plus ou moins traumatisant, il faut donc impérativement œuvrer dans la progressivité, pour que l'adaptation en sens inverse se fasse en douceur. Ce conseil est essentiel pour la course, mais il est aussi applicable à la simple marche. Dès que vous commencez à ressentir une tension inhabituelle, un début de courbature, la moindre petite douleur, n'insistez surtout pas, sous peine de risquer un traumatisme beaucoup plus grave, et attendez pour recommencer que ces petites "protestations" de votre corps aient entièrement disparu. Petit à petit, le seuil où elles se manifestent s'élèvera, et elle finiront par disparaître complètement.